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Un «Rivella-Graben» politique

Au lieu de taxer le sucre, il vaudrait mieux arrêter de le subventionner.

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Dans le cadre de sa passion pour les taxes, la Romandie semble avoir trouvé une nouvelle cible : le sucre. Mettre en place une taxe sur le sucre dans le pays du Rivella et du chocolat, voilà une drôle d’idée. Pourtant, les propositions se multiplient. Des discussions politiques sont en cours ou ont eu lieu dans les cantons de Vaud, Genève et Neuchâtel. Selon ses défenseurs, une taxe sur le sucre doit permettre de faire baisser sa consommation. Évidemment, une alimentation déséquilibrée peut avoir des conséquences graves et il faut reconnaitre qu’en Suisse, comme ailleurs, le surpoids et l’obésité sont des défis de taille pour le système de santé. Si tout le monde partage ce constat, on diverge, selon la région linguistique, sur la manière d’y répondre.

Est-ce que cette volonté de taxer le sucre peut s’expliquer par un « Rivella-Graben » ? Car si la consommation de « Rösti » est semblable dans l’ensemble du pays, selon le CEO de Rivella, ses boissons sont consommées différemment selon la région linguistique. Considéré comme une boisson rafraîchissante quotidienne en Suisse allemande, le Rivella est plutôt bu, en Suisse romande, après le sport, comme d’autres boissons isotoniques. Au-delà de cette anecdote, selon un récent sondage de l’institut gfs.bern, en dehors du microcosme politique, pas grand monde ne soutient cette taxe paternaliste (72% de non). Encore mieux, la population ne croit pas à son efficacité. Avec leur sagesse helvétique, amoureux de la responsabilité individuelle, les citoyens préfèrent une réponse ciblée, avec des partenariats publics-privés ou un renforcement de l’enseignement de la diététique dans les écoles. En Romandie, même si elle récolte plus de soutien, la taxe est très loin d’être majoritaire (34% de oui, ou plutôt oui). Le « Rivella-Graben » est donc avant tout une réalité au sein de la classe politique.

Si la question de taxer le sucre semble tranchée, une autre réalité devrait nous passionner, celle des subventions accordées … au sucre ! Par clientélisme, on accorde des aides aux secteurs qui permettent une vie malsaine. Au lieu de s’attaquer à cette incohérence, on préfère la solution facile, celle de taxer les conséquences. Refusons ces taxes, et mettons fin aux subventions. Voilà un programme politique qui, à défaut d’améliorer directement la santé des citoyens, rendra l’État plus svelte !

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