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La politique est toujours en retard sur la société civile
Nicolas Jutzet, zvg.

La politique est toujours en retard sur la société civile

Le désir de ceux qui veulent imposer par la loi une société idéale se fracasse contre la réalité.

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En mars, en pleine campagne pour les élections cantonales, le Parti socialiste neuchâtelois lance une initiative populaire cantonale. Elle souhaite introduire une parité obligatoire entre hommes et femmes sur les listes électorales. Le texte prévoit que cette proposition contraignante se mette en place progressivement: chaque liste sera composée d’au moins 40 pour cent de femmes en 2025, et de 50 pour cent de femmes à partir de 2029. Les partisans de cette politique des petits pas espéraient qu’avec le temps, et au plus tard en 2041 «la parité ne sera même plus un sujet de discussion». À peine un mois plus tard, l’histoire semble se jouer des initiants: le peuple a décidé d’élire une majorité de femmes au parlement cantonal. Sans quota paternaliste obligatoire, sans loi. La seule volonté du peuple qui, comme souvent, est en avance sur la politique.

En ayant été élues sans quota forcé, les femmes qui siègent au Grand Conseil neuchâtelois aujourd’hui sont d’autant plus légitimes, car personne ne les soupçonne de l’être uniquement grâce à un passe-droit. Neuchâtel rejoint ainsi la ville de Berne, qui compte depuis peu un parlement majoritairement féminin. Lors de cette élection, malgré une majorité de candidats hommes, c’est une majorité féminine qui est sortie des urnes. C’est un énième revers pour ces politiciens qui se voient comme des «ingénieurs sociaux», ayant comme mission d’imposer par la loi une société qu’ils pensent meilleure. Ce désir présomptueux se fracasse contre la réalité pour des raisons que Friedrich Hayek a parfaitement présentées. La société s’auto-organise, de façon décentralisée et elle évolue au fil du temps et des expériences humaines. De par la complexité de l’information et sa nature décentralisée, aucune autorité centrale ne peut identifier ces évolutions sociétales sans prendre le risque de se tromper lourdement, comme l’a bien montré l’initiative populaire du PS neuchâtelois. Cette volonté de diriger la société de façon centralisée va donc à l’encontre des désirs réels des individus, et doit être présentée comme telle: du dirigisme législatif.

Il est préférable de faire confiance à Benjamin Constant qui rappelle au sujet de l’autorité «Qu’elle se borne à être juste; nous nous chargerons d’être heureux.»

 

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